Dans un contexte de consommation mondiale toujours croissante des ressources naturelles, d’épuisement des énergies fossiles et de nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre, le développement des énergies renouvelables (EnR) revêt une importance cruciale. En 2008, le Grenelle de l’environnement fixe la part globale des EnR dans la consommation finale de l’Hexagone à 23% d’ici 2020. En 2015, la loi relative à la transition énergétique porte cet objectif à 32% d’ici 2030. Salutaire pour la planète, cette conversion énergétique est également une source durable de création d’emplois.

Les métiers de la croissance verte

 

Deuxième pays producteur d’EnR de l’Union européenne, la France bénéficie d’une géographie avantageuse. Que ce soit en matière de vent, d’ensoleillement, de ressource hydraulique, de gisements géothermiques, de surface forestière ou maritime, son potentiel énergétique est très élevé. À cela s’ajoute un savoir-faire mondialement reconnu.

 

Ainsi, les EnR créent aujourd’hui plus d’emplois que les énergies fossiles. De 11,6% de la consommation globale en 2005, les EnR sont passées à 18,4% en 2014. À elle seule, la filière solaire française va créer 25 000 nouveaux emplois d’ici 2023, selon une étude prospective publiée le 27 février 2017 par Enerplan, le syndicat des professionnels de l’énergie solaire.

 

Solaire, éolien, biomasse, géothermie, hydraulique : tous les secteurs des EnR recrutent : salarié, indépendant, consultant, et même la franchise energie renouvelable. Conception et fabrication, exploitation et maintenance, conseil et commercialisation, les métiers verts se déclinent dans trois grandes familles. Et si les profils scientifiques sont à l’honneur, ils ne sont pas les seuls demandés.

 

Solaire

 

Renouvelable et universelle, l’énergie solaire est disponible partout sur la Terre. Cinquième pays d’Europe en matière d’ensoleillement, la France jouit d’un fort potentiel. La puissance installée actuelle doit passer du simple au double d’ici 2023.

 

Photovoltaïque (production d’électricité) ou thermique (production de chaleur), la filière solaire est en pleine expansion. À la recherche de profils techniques, elle recrute des ingénieurs spécialisés en génie civil, électronique, énergétique ou matériaux.

 

Côté terrain, elle recherche des techniciens et opérateurs qui assistent l’ingénieur solaire. La maîtrise du travail des matériaux (tôle, cuivre, aluminium, etc.) est indispensable. Pour la maintenance, elle a besoin d’installateurs-mainteneurs ou de plombiers multi-compétents (solaire, gaz, fioul, bois), en mesure d’intervenir sur la totalité de l’installation.

 

Deux agréments ont été créés à cet effet : Qualisol et QualiPV, destinés à former les installateurs de solaire thermique ou photovoltaïque.

 

Éolien

 

Deuxième gisement de vent d’Europe, la France est privilégiée dans ce domaine. En 2016, l’éolien terrestre a battu son record historique de nouvelles installations (1,6 GW). Elles devraient doubler d’ici 2020. Quant à l’éolien offshore, sa puissance installée sera multipliée par 12 d’ici 2023.

 

Pour concevoir les éoliennes, la filière recrute des ingénieurs spécialisés en électricité, aérodynamique ou mécanique. Pour le conseil et la communication, elle recherche un chef de projet éolien. Chargé d’analyser le site d’implantation en fonction des contraintes techniques et environnementales, cet ingénieur en génie énergétique est aussi un communicant. Il rencontre les élus, la population et les associations, afin d’obtenir un permis de construire, tout en garantissant le respect de l’environnement.

 

Il est assisté par des techniciens éoliens qui mettent en place les installations. L’exploitation et la maintenance sont assurées par l’opérateur de parc. Il faut ainsi deux salariés à temps plein pour s’occuper d’un parc de trois éoliennes.

Biomasse


Très compétitive, la biomasse est la première source d’énergie renouvelable en France. L’électricité générée par le bois (biomasse solide) va se développer, avec 9 millions de logements équipés au chauffage au bois en 2020.


Cette filière recrute aussi bien des ingénieurs en génie biochimique que des plombiers-chauffagistes et des maîtres âtriers.


Hydraulique


L’énergie hydraulique représente aujourd’hui plus de 70% de la production électrique d’origine renouvelable. Le potentiel énergétique français, lié aux courants marins, est élevé. Ainsi, les hydroliennes, ces éoliennes de mer, vont continuer de se développer.


Ce secteur recherche des hydrauliens, c’est-à-dire des ingénieurs spécialistes de la mécanique des fluides. Ils étudient les courants marins et sont assistés par des techniciens qui s’occupent de la maintenance.


Géothermie


Encore infime dans la production globale d’électricité, la géothermie est promise à un bel avenir. Ainsi, grande première en France et en Europe, une centrale de géothermie marine a ouvert fin 2016 à Marseille. Elle va alimenter un territoire de près de 500 000 m2 de bâtiments.


Ici, outre des géologues, ce sont les ingénieurs spécialisés en génie énergétique et thermique qui sont recherchés.

Article co-rédigé en partenariat avec Observatoire de la franchise